Située du côté italien des Alpes sud-occidentales, la vallée Grana est un espace de montagne moyenne, qui s’étend sur une surface de 24.000 hectares entre 600 et 2647 mètres en hauteur. Ce territoire, qui ne dispose pas d’un accès direct à la France, se déploie sur l’axe est-ouest, au long de la fleuve homonyme. Elle présente ainsi des paysages très variés, puisque, dans peu de kilomètres, il est possible de trouver des champs, des pommiers, des bois de châtaigniers, bouleaux et hêtres, des gorges étroites et des pâturages. Du point de vue administratif, la vallée est repartie en cinq communes dont les résidents comptent globalement pour environ deux-milles personnes. Bien qu’à un rythme plus ralenti, le déclin démographique, commencé à la fin du 19ème siècle, ne s’est pas encore arrêté. Aucune industrie est présente. L’institutionnalisation précoce (1982) d’une appellation d’origine pour le Castelmagno, fromage que l’on produit dans le secteur le plus élevé de la vallée, a contribué à la survivance de la zootechnie alpine, bien que menacée par le retour d’un grand prédateur comme le loup. Entre les années 1960 et 1990 la vallée était une destination touristique renommée, notamment pendant la période estivale. Les hôtels à plusieurs étages qui, vides, s’élèvent dans ses villages, ainsi que les discours de gens les plus âgés sont les témoignages le plus importants de cette « âge d’or » désormais écoulée. Contemporainement, la vallée voit les exploitations agricoles qui pratiquent l’agriculture biologique (souvent certifiée) se multiplier, et cela depuis les années 1990. Depuis 2017, la conscience des limites propres à une pratique agricole en milieu montagnard a amené un bon nombre de ces dernières à une collaboration accrue en ce qui concerne le travail agricole, l’usage des outils, l’exploitation des champs et la commercialisation des produits, afin d’adopter une démarche plus attentive aux spécificités territoriale, juste et durable.
Gabriele Orlandi